Il y en a qui allaitent la nuit et d'autres qui sortent, dansent puis dévorent des falafels au lit. Certaines s'octroient les deux : la trentaine diffère selon les villes, les personnalités et les logis. Comme moi, vous vivez supposément votre plus belle décennie mais vous admettrez que rien n'est parfait. C'est là que ça devient croustillant...
Musique de fond : Sympathy for the Devil, Rolling Stones.
Ceci est une invitation. De qui, pourquoi et comment ? Cette phrase brouille ma vue, jusqu'à forcer mon cerveau. Une mayonnaise trop épicée qui monte à la tête et qui pique les yeux. Quelques minutes passent, puis je saisis : j’ai été choisie pour raconter des mésaventures de la vie, et vous pouvez les lire entre les lignes de Thirties. Comment voulez-vous que les films Comment se faire larguer en 10 leçons ou encore The Holiday aient vu le jour, sinon ?
Au travers de cet essai, je me propose d’animer cette tablée de trentenaires. Oui, vous faites partie des convives de ce joli bal masqué (olé, olé). J’adorerais que ces anecdotes anonymes et culottées inspirent un jour un bouquin non censuré mais à l’instant T, je me satisfais de vos yeux qui pétillent.
Bienvenue donc dans mon recueil d’histoires où les confidences croisent l’humour, l'autodérision et la légèreté. Certains épisodes ont été remasterisés, d’autres non : ne cherchez aucune corrélation avec la réalité. Et si de quelconques stalkers venaient à se sentir visés par une ou deux blagues, qu’ils ne se méprennent pas : nous vous avons appréciés, peut-être même aimés. Il n’empêche qu’à ce jour, on se contre-fout de vos prénoms. On ne parlera pas du chewing-gum que vous avez laissé dans nos cheveux au collège, ou de ce rencard que vous n’avez pas honoré.
“Ceci est une invitation”. A moi aussi, on me lance cette phrase de quatre mots un peu bête en utilisant un ton qui me rappelle que je n’ai plus 20 ans. Comme si l’on nous soulignait que nos problèmes avaient bien changé, jusqu’à regretter cette époque où l’on s’interrogeait uniquement sur ce que l’on mangerait avant de sortir dans les bars. Sachant pertinemment que l’on raterait le premier cours du lendemain, la vie reposait déjà sur une question de budget : on commençait par sacrifier le dîner en payant deux-trois vodka redbull dans un lieu collant pour finir saouls dans un kebab douteux à trois heures du matin et re-dépenser de l’argent. Quelques pièces et un cheese-nan pour les fesses, l’affaire est dans le sac !
Revenons à nos moutons, me voilà déjà en train de mélanger mes vieux pinceaux et mes frustrations - il aura fallu changer trois fois de taille de jean en quatre ans. Sauf que la réalité insiste et me crie qu’elle est là, palpable, prête à attraper ma tête et à me laisser regarder en arrière.
Aujourd’hui, la vie n’a pas le même goût. Elle n’en est pas moins belle mais le tableau qui se dessine un peu plus chaque année m'apparaît bien compliqué. Qu’il s’agisse de ma vie professionnelle, sociale ou amoureuse, des questions environnementales ou des conflits que l’on entend quotidiennement à la radio… Je pourrais vendre un nude raté ou me percer moi-même le téton pour un peu de simplicité. En 2024, mon schéma de vie consiste à dessiner une jolie carrière, à pouvoir courir 13km et à ralentir ce vieillissement cutané qui m’attriste profondément.
Thirties est un projet communautaire, sans trop de tabou, où les histoires rythmées par la déconne sont ma priorité numéro une. A l’heure où je devrais WhatsApper mon futur ex-mari pour lui racheter la télé, je me concentre sur ce projet d’écriture. Ici, pas de manteau au vestiaire, juste l’égo qu’on laisse à l’entrée. Il est certainement la raison pour laquelle vous avez dit non à la promotion de vos rêves ou laissé filer une personne incroyable.
“L’invitation” résonne dans ma tête comme une symphonie, peut-être parce que c’est moi qui l’ai écrite.
La trentaine semble un parfait reminder de tous ces trophées que je m’étais fixés de ramener sur ma cheminée, et qui n’y sont visiblement pas sinon je pourrais les lustrer chaque dimanche. Pas de famille modèle, de bouquin publié à mon actif, de job à haute responsabilité dans une boite cotée en bourse, ou alors de vie de célibataire new yorkaise.
Bienvenue chez Curry Bradshaw, plutôt.
Thirties, ce sont les bonheurs comme les souffrances de nos expériences. Ce sont les succès, les amitiés, la parentalité, les chagrins d’amour et tous ces vécus qui nous façonnent et nous permettent d’être ces personnes au caractère bien trempé.
Ceci est un pilote, un peu long, je vous l’accorde, puis Thirties comptera deux épisodes par mois. Des lectures qui vous feront marrer, déculpabiliser et surtout réaliser que quoi que l’on traverse, il y aura toujours pire à commenter.
On parlera d’adoption de teckel nain pour combler le vide, du premier coup d’un soir post-signature de divorce, de couche de bébé traumatisante, de syndrome de l’imposteur injustifié, du sandwich que la boss nous a interdit de manger, de robe beaucoup trop serrée ou de la crise de larmes causée par un foutu grille-pain. Thirties, c’est notre meilleure décennie décryptée et ce que l’on sait, c’est que tutto va bene maintenant et que ce sera encore mieux dans un an.
A vos hommes, à vos chevaux, et à celles qui les montent - comme diraient les copines.
Margaux
P.A (plaisirs assumés) : Cette casquette ‘Don’t look at me’ pour qu’on me lise sans me regarder et un masque Led chez CurrentBody pour un glow de jeunette toute l’année.