S2 Ep 10 : Voilà, c'est fini

J’ai toujours eu du mal avec ce qui se finit, même quand je n’en ai plus envie. Je ne sais pas rompre, ou plutôt je n’aime pas ça, et j’esquive souvent cette situation inconfortable dans mes sphères pro comme perso. Sauf que laisser couler n’a jamais aidé, et me voilà désormais décidée à (oui, parfois) rejoindre le clan des bourreaux.

Thirties
3 min ⋅ 05/12/2025

Musique de fond : La musique de Rocky mais c’était quoi déjà ?

Rompre en amour, en amitié, au travail ou en famille. Une action que je déteste, incroyablement difficile à mes yeux, même quand je ne suis plus amoureuse, plus en phase ou alignée avec ce qui se trame autour de moi. Trop souvent dans un grille-pain, bloquée, je ne savais pas protéger mes neurones d’une cuisson sans nom.

Aujourd’hui je constate, parce que ma coach BEYOND m’a littéralement mis la tête dans ma propre mouise pour que je puisse entreprendre mon quotidien correctement, qu’il m’est très souvent arrivé de rester coincée dans des relations ou routines qui ne me convenaient pas, par peur de “rompre” les liens et le passé. Longtemps, j’ai préféré la gêne, le malaise et même les maux plutôt que d’être celle qui blesse et qui s’en va. Sauf Basic Fit : cet orange pratique mais criard blessait mes yeux, et 20 balles par mois, c’est aussi un budget épilation que l’on peut ré-allouer à une pinte de cidre après une petite course entre copines.

Renoncer, c’est avancer ?

Une phrase que je n’ai jamais voulu comprendre : abandonner quelqu’un ou quelque chose m’a toujours semblé pire qu’une situation juste ‘“passable”. Dire non. Accepter qu’un échange, un modèle ou un décor ne nous correspond plus… Qu’il n’est plus raccord avec nos valeurs, ni avec la personne que l’on veut devenir. Shania Twain vous le dira and you do not impress me to much. C’est la vie.

J’ai du caractère, je le sais, mais je me classe volontiers dans la colonne des bonnes pattes : j’adore faire plaisir et je me convaincs que je peux me glisser dans n’importe quel modèle ; l’adaptation et l’intelligence relationnelle faisant partie de mon arc de Katniss. Sauf que l’arène est bien celle de ce film que l’on adore mais qu’on ne veut pas admettre, accepter de supprimer celui qui lançait la hache plus loin que nous, qui nous effrayait mais qu’on ne veut pas dans sa cuisine demain. Le geai moqueur, Timothée comprendra.

Un baiser plutôt que de se faire oups

C’est quand l’humain, le cadre ou l’action dépasse la limite du respect (et, mamma mia, on a souvent cette facilité à aimanter un bon lot de boulets) qu’il faut savoir dire stop et faire peur d’un égoïsme qui va au-delà de l’auto-centrage. Retrouver ce qui nous élève, pour mieux souffler. S’entourer de ce(ux) qu’on admire, sans avoir peur de blesser, ou de dire au revoir car eux n’en auront rien à foutre.

C’est Loïse, qui me raconte au téléphone que son compagnon refuse de dormir avec elle. Il veut prendre son temps sauf que cela fait près d’un an. Peu emballée par cette relation que mon acolyte mène avec ce garçon - car cette situation la rend réellement triste, je me permets un commentaire pour lui rappeler qu’il faut qu’elle apprécie sincèrement le décor de son couple car un tango se danse à deux. Mon ton moralisateur lui déplait, elle me secoue et me rétorque que ma peur d’être seule m’a longtemps poussée à consommer des amours et amitiés toxiques. La super nouvelle, c’est que j’en suis débarrassée. La mauvaise, c’est que je n’ai à l’époque rien choisi - même si ma détermination et bien du travail sur moi-même semblent avoir payé aujourd’hui.

Choisir la tranquillité d’esprit plutôt que le stress ou les malaises.

Il y a un mois, une jeune femme est entrée chez mon amie fleuriste en demandant “à lui parler”. Elle s’est présentée comme la nouvelle compagne de celui que l’on appellera Charles (un ex un peu barré) et venait chercher… une issue. Comment quitter une relation qu’elle n’endure plus ? Tremblante, les yeux humides, elle semblait perdue. Pourtant, l’angoisse et le courage mêlés l’avaient conduite à pousser la porte d’un endroit où elle n’était jamais venue. Deux enfants, des ruptures cycliques, une accumulation de drapeaux rouges… et malgré tout, cette manière de s’accrocher à un homme qui ne lui offre rien. Un peu de douceur s’il-vous-plait et plus jamais de relation lunaire comme celle que je viens de citer. L’enfer.

Hier j’ai dit au revoir et ce matin j’ai dit tant pis

Pour bon nombre d’entre nous, drôle de mécanique nous habite donc assez longtemps : l’art de faire semblant. Pourtant le karma nous guette, eux aussi, paraît-il, et il est temps de devenir un peu plus coriace. C’est votre moment de dire salut les cons.

L’année touche à sa fin, les résolutions sont déjà prises et testées pour cette dernière course avant janvier. Trente ans, quarante, cinquante et sinon rien; ou l’envie, enfin, de se plaire à soi. Juste soi.

P.A (Plaisirs assumés) : Des bottes Reformation pour botter des culs et un plateau de fruits de mer entre vraies copines


Thirties

Thirties

Par Margaux Rouche

Journaliste et consultante en marketing éditorial, je mêle fiction et témoignages pour que mes lecteurs puissent s’identifier dans mes histoires.

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